Une stratégie de sortie dans le contexte d’interventions d’urgence en matière d’assainissement est une approche planifiée qui permet d’expliciter pourquoi, quand et comment les organisations de mise en œuvre mettront fin à leur engagement humanitaire lié à l’assainissement. Elle comporte un processus de transition, de passation ou de démantèlement des infrastructures et une phase de sortie ou de désengagement des activités, des projets, de certains domaines du programme ou du pays.
Les stratégies de sortie et de transition doivent être réfléchies dès le début des activités. Cela est particulièrement important dans toutes les situations non-extrêmes, et elles doivent être appliquées dès que les services d’assainissement de base sont (r)établis à un niveau permettant de réduire durablement les vulnérabilités engendrées par les risques sanitaires environnementaux.
Lors des périodes de post-urgence ou s’il s’agit de crises chroniques ou de longue durée, on applique des critères de sortie. Ceux-ci permettent de comparer les avantages et le rapport coût-efficacité d’une intervention humanitaire prolongée avec ceux d’une intervention menée par les autorités et les agences locales ou par d’autres bailleurs et/ou partenaires. Les stratégies de sortie et de transition dépendent également du contexte. Dans tous les cas, le sujet doit être abordé dès le début d’une intervention pour des raisons de transparence avec les partenaires et pour promouvoir un transfert fluide vers les ministères ou les partenaires de développement respectifs. Les interventions humanitaires liées à l’assainissement doivent être conduites conformément aux stratégies et politiques nationales X.4. Si la situation locale le permet, elles sont menées en coordination avec le gouvernement et/ou les acteurs du développement concernés afin d’en définir conjointement la portée et l’orientation. Les partenaires de mise en œuvre doivent préciser la date et les modalités de la fin de l’appui au projet et de la passation au gouvernement local, à d’autres organisations locales ou à des prestataires de services capables de maintenir la performance des services d’assainissement. Sinon, il faudra préciser si et comment les projets seront suivis (par exemple par une autre phase et la possibilité d’un nouveau financement pour poursuivre les activités d’EAH si nécessaire). Les critères de durabilité décrits ci-dessous doivent être étudiés le plus tôt possible pour permettre une passation fructueuse aux gouvernements locaux ou à d’autres acteurs du développement et de garantir la via-bilité future du système.
Pérennité technique: Il est toujours préférable que les interventions en matière d’assainissement favorisent les technologies, les systèmes et les matériaux locaux. Le choix des interventions doit être effectué en fonction des solutions techniquement réalisables, des préférences de la population, des structures gouvernementales ou des prestataires de services et de leurs capacités de gestion respectives après la fin du projet. Ceci permet de garantir la pérennité du fonctionnement des services d’assainissement.
Viabilité financière: Il est indispensable de calculer les coûts de fonctionnement et d’entretien des infrastructures d’assainissement sur le long terme dès la sélection des technologies. Le recouvrement des coûts de l’assainissement n’est pas prioritaire dans les contextes d’extrême urgence, mais il est essentiel de prendre conscience dès le départ des conséquences financières sur le long terme de l’établissement (ou du rétablissement) des services d’assainissement.
Pérennité socioculturelle et institutionnelle: Toutes les interventions doivent prendre en compte l’acceptabilité et la pertinence des systèmes dans le contexte local, l’ergonomie, la façon dont le système est perçu, les aspects liés au genre et à la dignité humaine. Des mesures doivent être prises pour garantir la continuité des activités de promotion de l’hygiène et des interventions visant à modifier les comportements. Il est nécessaire d’évaluer les capacités de gestion financière, d’exploitation et de maintenance de la population affectée, des organisations communautaires ou des prestataires de services d’assainissement, afin d’identifier les besoins auxquels il faut répondre pour promouvoir un environnement favorable. Pour ce faire, il est nécessaire de pouvoir s’appuyer sur des organisations et des structures opérationnelles publiques, privées et communautaires.
Durabilité environnementale: Il faut évaluer l’impact potentiel sur les ressources en eau avant chaque intervention. Pour construire des systèmes d’assainissement résilients, la conception doit être adaptée aux risques identifiés. L’inclusion de plans intégrés de gestion des ressources en eau et de sécurité sanitaire est considérée comme une partie intégrante de la réponse. La phase de conception comprend l’évaluation approfondie des ressources en eau et de la demande actuelle et future ainsi que l’identification des rôles et des fonctions des autorités locales et nationales. Il faut également connaître et appliquer les règles en vigueur pour l’utilisation de l’eau et, le cas échéant, suivre les plans directeurs des systèmes d’adduction d’eau ou d’évacuation d’eaux usées en milieu urbain. Dans les situations d’extrême urgence impliquant des solutions temporaires et le plus souvent sur site, il est parfois nécessaire de démanteler les installations en fin d’intervention. L’organisation chargée de la construction est généralement aussi responsable de sa mise hors service. Les points clés ci-dessous sont à prendre en compte lors du démantèlement des infrastructures d’assainissement sur site.
Démantèlement des infrastructures d'assainissement |
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